mercredi 20 octobre 2010

ANI DESCHÊNES : GIRAFE DE TROIE.

Ani Deschênes, Girafe de Troie. Photographie ©FDM.

Réputé pour la richesse de sa faune, le ZOO (prononcez ZOOOUUU !) de Granby (Québec) a connu durant l’été 2010 deux événements heureux.

La naissance récente, tout d’abord, d’un girafon. Ce qui réjouit assurément le cœur et les grands yeux humides de sa craquante génitrice. Encore mal assuré sur ses longues pattes, notre rejeton des savanes devra attendre le printemps prochain pour découvrir son carré de terre québécoise. En attendant, il restera au chaud dans son abri.

Cet événement avait été précédé par l’apparition dans l’aire du zoo d’une autre girafe : de bois, celle-là. Cloutée, collée, sculptée, “designée”, et si joliment campée sur ses quatre pattes. L’incursion, l’infiltration de cet animal-surprise, doté dans ses replis et cavités de quelques objets incongrus (“élephant miniature, oisillons”, etc.) firent, durant l’été, la joie des visiteurs.

D’où le nom de “Girafe de Troie” donné par Ani Deschênes à ce bel animalcule. Situé non loin de l’enclos de ses sœurs les girafes, l’animal de bois a trouvé asile en bordure de l’espace du restaurant du Zoo, lieu de convivialité, espace commercial à ciel ouvert.

L’opération s’inscrit dans le cadre du cycle “l’envers de l’endroit”, cycle consacré par le 3e Impérial à une infiltration de la réalité par l’art.

La question reste par ailleurs ouverte de savoir si l’opération ne fonctionne pas dans les deux sens… Notre Girafe de Troie a bel et bien infiltré la “réalité” du zoo. Mais celle-ci n’a-t-elle pas, à son tour, en englobant et intégrant la sculpture perturbatrice, envahi et perturbé la sphère artistique ?

Le processus ne fonctionne-t-il pas dans les deux sens ?

3e Impérial - Ani Deschênes

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