jeudi 11 novembre 2010

BARBARA KRUGER IN SITU. NEW YORK, 2010.

Photographie ©FDM.

Non loin de la "High line", ce chemin suspendu qui navigue entre les gratte-ciels, avec des aperçus sur l'Hudson, entre la 13e et la 14e rue ouest, Barbara Kruger a déployé ses lettres et ses slogans à même le sol, les murs et les aspérités du terrain.

ART. SEXE. MONEY. Tracées à la peinture blanche ou noire, de gigantesques CAPITALES jouent étrangement avec l'espace urbain environnant.

L'envahissante utilisation publicitaire de la LETTRE dans le contexte new-yorkais, son gigantisme, sa déclinaison sous forme de slogans et d'aphorismes, tout cela pourrait faire de l'art de Barbara Kruger un art caméléon, apte comme tel à se fondre dans le milieu ambiant et à n'apparaître que comme la déclinaison d'un style préexistant à l'intervention de l'artiste.

L'étonnant est que la force de frappe des slogans de l'artiste, leur puissance esthétique, soient si prégnants.

L'environnement devient un "Barbara Kruger". C'est elle qui s'assimile un contexte urbain en lui-même hyperprégnant. Les éléments du paysage - masses des containers ou bâtiments de chantier, lignes blanches, noires, colorées et massives, des voitures ou camionnettes garées là sur le parking - tout cela se fond et se coule dans la masse de l'œuvre.

Du monde publicitaire et des médias, elle ne conserve que l'épure de la LETTRE. La pureté et la force de sa géométrie. Son caractère anguleux et si puissamment tracé. Affirmé. Inscrit. Martelé à l'instar d'un poinçon. Ce que nous avons-là, c'est "du Barbara Kruger".

POWER ART IN THE BIG CITY.

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