dimanche 7 novembre 2010

DANYÈLE ALAIN. EAU, AIR, TERRE, FEU. COMPOST ET FERMENTS LACTIQUES.

L'ESPRIT DES ARBRES.
Site agraire. Roches, branches, feu, immortelles, neige.
Diamètre de huit mètres sur une hauteur d'un mètre et demi. 1997.
Photographie ©Yves Gendreau.

Chaque artiste travaille avec des matériaux qu'il s'approprie et avec lesquels il se sent en affinité. J'évoquerai aujourdhui le parcours qui fut celui de Danyèle Alain. Parcours nourri de ces quatre éléments qui constituent le fonds de toutes nos mythologies. Que celles-ci soient archaïques et naturelles ou plus contemporaines.

Ses œuvres sont tissées de cette réalité mi-urbaine, mi-rurale, qui caractérise la région de Granby (Québec). D'où l'emploi du terme "RURBAIN" (propre au 3e Imperial) pour désigner cet enchevêtrement si particulier d'espaces naturels (ou "en friches") et de paysages urbains.

Durant de longues années, Danyèle Alain aura œuvré avec les matériaux de la paysannerie : compost, fumier, lait, bois, etc. En 2001, non loin de la ville de La Pocatière et avec le concours des ouvriers agricoles d'une ferme, elle dresse en plein champ, une impressionnante "sculpture" de compost (Sculpture de chemin).

La Route du sel l'avait précédemment amenée à construire de toute pièce le cratère d'un volcan, dont les mèches et les escarbilles brûlèrent de tous leurs feux jusque dans la nuit.

En 1988 et 1994, elle participe à l'une des aventures communes au 3e Imperial (L'Art et l'eau), bâtissant sur le lac Boivin des sortes de huttes qui s'éclairent la nuit.

En 2000, elle s'empare de ferments lactiques qu'elles transmet de proche en proche, par le truchement d'un cérémonial qui se déroule dans une roulotte. Elle y accueille le visiteur, dans une atmosphère conviviale et "bon enfant" de "laboratoire" de campagne.

Du lait (et des images) sont puissamment brassés sur une vidéo. Soigneusement alignés sur une étagère de la roulotte, de petits pots de verre aseptisés attendent de recueillir et véhiculer la précieuse bactérie, la "filia". Danyèle Alain intègre ainsi à son travail une double dimension RURALE (on reste proche des travaux et des matières de l'agriculture ou de l'élevage) et SOCIALE, son vœu étant de s'inscrire au cœur de protocoles sociaux réels.

L'art infiltre le réel. Et se trouve, à son tour, infiltré par ce même réel.

3e Imperial - Danyèle Alain

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