samedi 5 février 2011

ÉLOGE DE LA POUSSIÈRE.

Jérôme Bosch, Le Jardin des délices (détail).

« ... en sa qualité de grain de poussière observant d'autres grains de poussière - laissant de côté l'infini - on découvre que chaque grain de poussière est un Millet. » (Van Gogh, Lettre à Théo, 2 novembre 1883).

Observant le paysage - plat, immense - de la Drenthe, cette région désolée du Nord-est des Pays-Bas, Van Gogh cède au vertige de la contemplation. Son œil découvre une immensité, peuplée de choses minuscules. D'êtres et d'objets comparables à des grains de poussière.

On se souviendra que Pascal, semblablement, s'émerveillait de cette distance qui transformait en fourmis les maisons, les arbres, les humains.

Puissance de l'infiniment petit. Fascination de la poussière. - Chaque grain « est un Millet », un « Léonard de Vinci », un « Duchamp », un « Jérôme Bosch ». L'infiniment grand est au cœur de l'infiniment petit. L'infiniment petit en plein centre de l'infiniment grand.

Et cette remarque, si jolie : l'homme même est une poussière obervant d'autres poussières... Nieztsche déjà, dans Le livre du philosophe, s'exprimait de même en dépeignant l'homme et le philosophe, minuscules moucherons en plein cœur de la Voie lactée.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire