jeudi 28 juin 2012

GERHARD RICHTER : SOFTNESS OF TOUCH ALL WORKED.

Gerhard Richter Exhibition view, 2012. Ph. ©FDM

Leaving this beautiful exhibition, retrospective of the work of German painter Gerhard Richter (born in Dresden in 1932 and completed his training as a painter in the early 1960s at the Ecole des Beaux-Arts in Dusseldorf), I fell on this indicative panel : "Emergency." Curiously associated with one of the painting more "net" (and perhaps the most troubling) in an exhibition to which the principle of "fuzzy" appears as the founder (Betty, 1988). The character turns: he looks at the gray table (painting in the table) or the landscape of today, here in the background ? This view of Paris which extends to the rear of this panel ?

This panel has plunged me into deep perplexity. What is actually the relationship between painting and photography ? What do they give to see. I came to the conclusion that there is no "emergency exit" possible in the vision. Our perception of the world is always deliberately wedged between the two poles of blur and sharpness. Between painting and photography. But not as we know which of the two mediums maintains the greatest affinity with either of these two poles.

Because photography, if it is based (by the functionality of its technology and its "objectives") on a principle of "focus" and will often displayed maximum sharpness, very well known, however pin the blur. - The paint on his side hears frequently cultivate sensuality and shook the touch of paint and it does not cover less (and probably historically since its inception) a form of "realism" which will culminate in this hyper-realism of years 1960-1970 with which Gerhard Richter maintains many affinities.

Each of the visitors of the exhibition must be adjusted (and invent) its own length. I, for myself and throughout the course, varied my own principle of "focus" in feeding me suggestions and injunctions of Gerhard Richter. I sailed well (me playing different effects of visual adjustments) at the heart of paintings clearest and most accurate for me then disappear into the hectic glare mirrors and glass walls punctuate the course. Reversing systems, seeing the sharpness in the dark and sometimes incredible indecision in the heart of "sharp focus" the most rigorous.

I took great pleasure in this installation in situ, with these "landscapes", opportunities and possible extensions of works reflecting the heart of the panorama offered by the large windows of the Centre Pompidou.

Exposure [painting] is experienced and perceived in a thousand ways unique. This, perhaps more than any other.

Gerhard Richter. Panorama. Centre Georges Pompidou (June 6 to September 26, 2012).

dimanche 24 juin 2012

GERHARD RICHTER : DU FLOU DANS TOUS SES ETATS.

Gerhard Richter au Centre Pompidou Ph. ©FDM

Quittant la belle exposition consacrée à une rétrospective de l’œuvre du peintre allemand Gerhard Richter (né à Dresde en 1932 et qui termina sa formation de peintre au début des années 1960 à l’école des Beaux-Arts de Dusseldorf), je suis tombée sur ce panneau indicatif : « Sortie de secours ». Curieusement associé à l’un des tableaux les plus « nets » (et peut-être les plus troublants) d’une exposition dans laquelle le principe du « flou » apparaît comme fondateur (Betty, 1988). Le personnage se retourne : regarde-t-il le tableau gris (peint dans le tableau) ou le paysage d'aujourd'hui, ici en arrière-plan ? Cette vue de Paris qui s’étend à l'arrière du présent panneau ?

Ce panneau m’a plongée dans des abîmes de perplexité. Qu’en est-il effectivement des relations entre peinture et photographie ? Que donnent-elles à voir. J’en suis arrivée à la conclusion qu’il n’y a pas de « sortie de secours » possible pour la vision. Notre perception du monde est toujours délibérément coincée entre les deux pôles du flou et de la netteté. Entre peinture et photographie. Mais sans que l’on sache lequel des deux médiums entretient le plus d’affinités avec l’un ou l’autre de ces deux pôles.

Car la photographie, si elle repose (de par la fonctionnalité de sa technique et de ses « objectifs ») sur un principe de « mise au point » et de volonté souvent affichée de netteté maximum, sait cependant à merveille épingler le flou. – La peinture de son côté entend fréquemment cultiver la sensualité et le tremblé de la touche ; elle n’en vise pas moins (historiquement parlant et sans doute depuis ses origines) une forme de « réalisme » qui trouvera son point culminant dans cet hyperréalisme des années 1960-1970 avec lequel Gerhard Richter entretient tant d’affinités.

Chacun des visiteurs de l’exposition se doit ainsi d’ajuster (et d’inventer) sa propre focale. J’ai, quant à moi et tout au long du parcours, fait varier mon propre principe de « mise au point » en me nourrissant des propositions et injonctions de Gerhard Richter. J’ai ainsi navigué (en me jouant de différents effets d’ajustements visuels) au cœur des toiles les plus nettes et les plus précises pour me perdre ensuite dans les reflets mouvementés des miroirs et parois de verre ponctuant le parcours. Inversant les systèmes, voyant de la netteté dans le flou et une incroyable indécision parfois au cœur du « sharp focus » le plus rigoureux.

J’ai pris grand plaisir à cette Installation in situ, avec ces « paysages », débouchés et prolongements possibles des œuvres se reflétant au cœur du panorama offert par les grandes baies vitrées du Centre Pompidou.

Une exposition [de peinture] se vit et se perçoit de mille et une façons singulières. Celle-ci, peut-être, plus qu’une autre.

Gerhard Richter. Panorama. Centre Georges Pompidou (6 juin – 26 septembre 2012).

mercredi 20 juin 2012

MAGIC VERA MOLNAR. A RETROSPECTIVE. 1942-2012.

Exhibition view, Musée des Beaux-Arts de Rouen. Ph.©FDM

Museum of Fine Arts in Rouen and Centre for Contemporary Art, Saint-Pierre-de-Varengeville, France. June 15 to September 30, 2012.

Magic, Vera Molnar. Magic as these colorful squares by Paul Klee which have inspired some her works. The world where she led our walk is full of simple shapes: line (straight, oblique, zigzag, open or closed, wise or hysterical), circle (perfect or half-moon, black and / or colored, framed or nu), point (tiny and sometimes at the limit of visibility, moving the "full circle" and lack the most total vacuum: pinhole), square (naked, repeated and put into deep, open or closed, single or twin, frayed, distorted and sometimes soft to intoxication and to laugh.

The work is gay. Subtle. Continually declined. With times, returns, and all work on memory of forms. Abstract, geometric and pure, all of this work could be austere, rigid. - It is not the case. The irony, fun are there at every turn of the maze of forms.

The world of Vera possesses the simplicity of the child's world, cunning and complexity of the dreams of an old Chinese sage... armed with his brush in red paint. Or blue. Or green. Or yellow. All colors are balanced counterpoint to the black and white.

The artist, one day, met the computer and she has made it her instrument, bending it to the whims of his imagination. The machine does not dictate anything, it amplifies the possibilities, increasing the potential of the artist's dreams, authorizes all variations.

Order and disorder: the work is at the crossroads of the chiasm. Introducing 1% of disorder (1976)in a regular structure is about irony. And one can then gradually increase the dose ... to the breaking point. At a time when the formal grid initial decays and becomes something else entirely.

One way to reconcile everyone with math, crayons and large patches of colorful impressionist paintings. - Run this summer at the Museum of Rouen and Center for Contemporary Art in Saint-Pierre-de-Varengeville. Infuse you of all madness linear that Vera Molnar has consistently churned out over the years. To the delight of her eyes, her mind. And for ours.

Bravo, Vera : go to the beach where we can draw with you on the sand a few of these simple figures that you love : a circle, a square, a line shifted a bit ... And the silhouette of the Montagne Sainte-Victoire so often you have profiled.

Rouen Art Museum

Vera Molnar Website

Exhibition view,, Musée des Beaux-Arts de Rouen. Ph. ©FDM

mardi 19 juin 2012

VERA MOLNAR. UNE RETROSPECTIVE. 1942-2012.

Musée des Beaux-arts de Rouen. Vue d’exposition. Ph. ©FDM

Musée des Beaux-arts de Rouen et Centre d'art contemporain, Saint-Pierre-de-Varengeville. 15 juin - 30 septembre 2012

Magique, Véra Molnar. Magique comme ces architectures et carrés colorés de Paul Klee qui ont nourri quelques-unes de ses œuvres. Le monde où elle conduit notre promenade est peuplé de formes simples : ligne (droite, oblique, en zigzag, ouverte ou bien fermée, sage ou hystérique), cercle (parfait ou en demi-lune, noir et/ou coloré, encadré ou nu), point (minuscule et parfois à la limite de la visibilité, évoluant du "cercle plein" au manque et au vide le plus total : trou d'épingle), carré (isolé, répété et mis en abîme, ouvert ou fermé, simple ou bien jumeau, effiloché, déformé et parfois mou jusqu'à l'ivresse et jusqu'au rire.

Le tout est gai. Subtil. Incessamment décliné. Avec des reprises, des retours et tout un travail sur la mémoire des formes. Abstraite, géométrique et pure, l'ensemble de cette œuvre pourrait être austère, rigide. - Il n'en est rien. L'ironie, l'amusement sont là, à chaque détour du labyrinthe des formes.

Le monde de Véra possède la simplicité du monde de l'enfant, la ruse et la complexité des songes d'un vieux sage chinois… armé de son pinceau de peinture rouge. Ou bleue. Ou verte. Ou jaune. Toutes couleurs qui s'équilibrent au contrepoint du noir et du blanc.

L'artiste, un jour, a rencontré l'ordinateur ; elle en a fait son instrument, pliant celui-ci aux caprices de son imagination. La machine ne dicte rien ; elle amplifie les possibilités, facilite l’incarnation des rêves de l'artiste, autorise toutes les variations.

Ordre et désordre : l'œuvre se situe au carrefour de ce chiasme. Introduire 1% de désordre (1976) au sein d'une structure régulière est de l'ordre de l'ironie. Et l'on peut ensuite, progressivement augmenter la dose… jusqu'au point de rupture. En ce moment où la grille formelle initiale se désintègre et devient tout autre chose.

Une manière de réconcilier tout un chacun avec les mathématiques, les crayons de couleur et les pastilles multicolores des toiles impressionnistes. - Courrez cet été au Musée de Rouen et à Saint-Pierre-de-Varengeville. Abreuvez vous de l'ensemble des folies linéaires que Véra Molnar n'a cessé de concocter au fil des ans. Pour le plus grand plaisir de ses yeux, de son esprit. Et pour les nôtres.

Bravo Véra : rendez-vous sur la plage où nous pourrons en votre compagnie tracer sur le sable quelques-unes de ces figures simples que vous affectionnez : un rond, un carré, une ligne un brin décalée… Et la silhouette de cette Montagne Sainte-Victoire que vous avez si souvent profilée.

Exposition au Musée des Beaux-Arts de Rouen

Un Catalogue

Véra Molnar. Centre d’art contemporain,
Saint-Pierre-de-Varengeville. Ph. ©FDM